Le premier marteau à vapeur, 1839, image de James Nasmyth via NDLA, CC BY-NC
Tubes de peinture, photo de Gordon Plant via Wiki Commons, CC BY
Au milieu des années 1800, l'art académique domine avec ses représentations idéalisées de scènes historiques et religieuses, mettant en scène chefs de guerre, personnalités religieuses et bourgeois.
La révolution industrielle apporte prospérité, transforme les mœurs et donne naissance à une nouvelle classe de richesse : les entrepreneurs, devenus les nouveaux héros du capitalisme.
Soutenus par ces nouveaux riches, les peintres se rebellent contre l'art académique en choisissant de représenter des scènes de la vie quotidienne, des paysages et des natures mortes.
L'invention du tube de peinture permet aux artistes de travailler en plein air, capturant ainsi la lumière et l'instantanéité du moment.
Les peintres de l'avant-garde rompent avec l'académisme, explorant parfois l'abstraction ou l'imaginaire, tout en maintenant une base figurative.
Titien, Le Concert champêtre, 1525, Louvre, Domaine public
Edouard Manet, Le déjeuner sur l'herbe,1863, Orsay, photo de Sailko via Wiki, CC BY
En 1863, Édouard Manet s'inspire du tableau "Le concert champêtre" de Titien, peint en 1525, pour créer "Le déjeuner sur l'herbe". Les deux tableaux présentent des femmes nues à l'extérieur, assises à côté d'hommes habillés. Alors que le tableau de Titien ne suscite aucun scandale, celui de Manet choque profondément.
Chez Titien, la femme nue représente une allégorie, et par conséquent, elle n'est pas perçue comme réelle. Cependant, Manet réinterprète ce concept dans un contexte contemporain, s'éloignant des scènes idéalisées et mythologiques. La représentation de la femme nue par Manet est réaliste, et elle regarde directement le spectateur, défiante du regard ceux qui observent le tableau. Cette rupture avec les conventions traditionnelles crée un scandale.
Claude Monet, Marée basse à Pourville,1882, The Cleveland Museum of Art, CC0
Edgar Degas, L'étoile,1881, The Art Institute of Chicago, CC0
Alfred Sisley, Les rives de l'Oise,1878, The National Gallery of Art, CC0
Pierre-Auguste Renoir, Déjeuner au Restaurant Fournaise, 1875, Art Chicago, CC0
Henri Beau, Chemin en été, 1895, collection privée, photo John Dory via Wiki, CC BY-SA
Les impressionnistes se distinguent par leur opposition à l'académisme tout en maintenant une approche figurative.
Ils choisissent de représenter des scènes ordinaires de la vie quotidienne et des paysages, telles que des salles de danse, des voiliers, des falaises, des jardins et des gares.
Privilégiant la peinture en plein air, grandement facilitée par l'invention du tube de peinture, les impressionnistes aspirent à capturer l'impression immédiate de la lumière du jour.
Leurs œuvres se caractérisent par des coups de pinceau courts et rapides, offrant une sensation d'ébauche plutôt que la rigueur d'une œuvre achevée.
Cette approche novatrice et audacieuse marque un tournant dans l'histoire de l'art, remettant en question les normes établies et donnant naissance à un mouvement artistique révolutionnaire.
Paul Cézanne, La Baie de Marseille, vue de L’Estaque, 1885, Art Institute of Chicago, CC0
Georges Seurat, Paysage marin à Port-en-Bessin, 1888 National Gallery of Art, CC0
Vincent Van Gogh, Deux peupliers dans les Alpilles,1889, Cleveland Museum of Art, CC0
Les peintres postimpressionnistes s’opposent également à l'art académique tout en conservant une approche figurative. Leur désir de changement se manifeste non seulement dans le choix de sujets et la lumière, mais également dans la transformation de leur technique picturale pour représenter la nature de manière nouvelle.
Paul Cézanne se penche sur la structure géométrique des objets et des paysages. Par exemple, il donne à des fruits de nature morte une forme de sphères, tandis qu'un paysage prend l'apparence d'un arrangement de plans horizontaux, verticaux et obliques. Cézanne fut le premier à déroger des règles de la perspective. Cette approche influencera le mouvement cubiste ultérieur.
Georges Seurat, invente une technique de peinture consistant à juxtaposer de petits points de couleurs afin d'accentuer la sensation visuelle de l'impressionnisme.
Vincent Van Gogh développe un style caractérisé par des couleurs vives, des coups de pinceau larges et gestuels, ainsi que des empâtements épais. Van Gogh fut le premier à jouer avec l'épaisseur de la peinture pour créer des effets lumineux. Sa démarche vise à peindre non seulement ce qu'il voit, mais surtout ce qu'il ressent. Cette approche émotionnelle inspirera les artistes expressionnistes à venir.
Edvard Munch, Le cri, 1893, Nasjonalmuseet, CC BY
Arnold Böcklin, L'île des morts,1880 Met Museum CC0
Henri Matisse, La déssete rouge,1908, L'hermitage, photo Gandalf's via flickr, CC BY-SA
Ernst Ludwig Kirchner, Bathing Couple,1910, National Gallery of Art, CC0
Vasily Kandinsky, Paysage avec deux peupliers, 1912, Art Institute of Chicago, CC0
Egon Schiele, Selfportait,1911, Leopold museum, Wiki commons, Domaine public
Fritz Brandtner, Dantzig, 1928, Musée art contemporain de Montréal, Domaine public
Les peintres expressionnistes, tout comme les impressionnistes, s'opposent à l'art académique tout en conservant une approche figurative. Cependant, leur différence majeure réside dans le fait que, contrairement aux impressionnistes qui peignent ce qu'ils voient, les expressionnistes cherchent à peindre ce qu'ils ressentent.
Symbolisme (1886-1918) :
Les symbolistes adoptent une attitude pessimiste envers la société moderne. Ils expriment leurs angoisses, la décadence et la mort en utilisant des références ésotériques, mythologiques ou bibliques.
Synthétisme (1888-1894) :
Les synthétistes aspirent à rompre avec l'obsession impressionniste pour l'étude de la lumière. Ils utilisent des formes simplifiées et des aplats de couleurs vives pour exprimer leurs émotions de manière plus directe.
Expressionnisme allemand (1905-1933) :
Les expressionnistes allemands déforment l'espace et utilisent des couleurs criardes pour exprimer leurs sentiments vis-à-vis de la vie urbaine. Après la Première Guerre mondiale, le mouvement se poursuit pour dénoncer les atrocités de la guerre. L'expressionnisme allemand devient un moyen puissant de critique sociale et politique.
Paul Gauguin, Mahana no atua (Jour de Dieu),1894, Art Institute of Chicago, CC0
Pablo Picasso, Les Demoiselles d'Avignon, 1907, MoMA, Wally Gobetz flickr, CC BY-NC
Amedeo Modigliani,Cariatide, 1914, Musée d'Art Paris, Jean-Pierre Gobetz flickr, CC BY
Henri Rousseau, Le rêve, 1910, MoMA, photo Opal_Art_Seekers_4 via Wiki, CC BY
Paul Klee, Bientôt viellard, 1922, Kunstmuseum, Gandalf's Gallery flickr, CC BY-NC-SA
Les primitivistes, cherchant à se distancer de l'art académique. Ils puisent leur inspiration dans l'art tribal. Paul Gauguin, notamment lors de son séjour à Tahiti, est considéré comme le précurseur du primitivisme. Gauguin fut le premier à utiliser la couleur en aplats, sans tenter d'imiter la vraie couleur.
Matisse, Picasso, Derain et Braque, parmi d'autres, visitent des collections d'objets ethnologiques et acquièrent des masques africains qui exerceront une influence significative sur leur propre peinture. Le primitivisme devient ainsi un mouvement majeur au début du XXe siècle, marqué par l'incorporation d'éléments stylistiques et symboliques de l'art tribal dans l'art occidental.
Parallèlement, le terme "primitivisme" englobe également des artistes, souvent autodidactes, qui adoptent un style artistique rappelant l'innocence de l'enfance ou qui présente une esthétique naïve. Ces artistes auront une influence sur le mouvement de l'art brut, caractérisé par des créations artistiques spontanées et non influencées par les conventions artistiques traditionnelles.
Henri Matisse, La Raie verte, 1905, SMK Museum, Jean-Louis Mazieres flickr, CC BY-NC
Henri Matisse, La danse, 1910, Hermitage, Marie-Thérèse Hébert & Thibault flickr, CC BY
André Derain, London Bridge, 1906, MoMA, Wally Gobetz via flickr, CC BY-NC-ND 2.0
Pour communiquer leurs émotions, les fauves optent pour l'utilisation de couleurs intenses plutôt que de reproduire fidèlement la couleur réelle de l'objet représenté.
Leur approche se caractérise par une utilisation abondante d'aplats de couleurs vives, et leurs œuvres ne se soumettent pas toujours aux règles strictes de la perspective.
Les fauves exercent une influence significative sur le mouvement expressionniste, apportant une nouvelle dimension émotionnelle et audacieuse à l'art du début du XXe siècle.
Pablo Picasso, Céret et sorgues,1912,MoMA, photo de krishna81 via flickr, CC BY-NC-ND
Fernand Léger, Nature morte,1927, Nasjonal Museet, CC BY-NC 2.0
Juan Gris, Verres, journal et bouteille vin, 1913, Reina, Jean-Pierre Dalbéra flickr, CC BY
Robert Delaunay, La tour rouge, 1912, Guggenheim, Domaine public
Fritz Brandtner, Premières idées, via MBAM (don de Marc Régnier et de Claudette Picard)
Picasso et Braque sont profondément influencés par les formes géométriques et le non respect de la perspective de Cézanne, ainsi que par les multiples prises de vue dans le cinéma. Cela se traduit dans leur approche de peindre des scènes de café parisien, où ils éliminent la perspective traditionnelle en multipliant les points de vue, créant ainsi le cubisme.
Braque et Picasso furent les premiers à enrichir la peinture avec des éléments extérieurs. Ils révolutionnent l'art en introduisant le collage. Cette technique novatrice consiste à intégrer des éléments de la réalité, tels que des morceaux de journaux dans leurs œuvres, ajoutant une dimension nouvelle et surprenante à la composition.
Dans le contexte du cubisme, Robert et Sonia Delaunay créent le mouvement orphisme en réaction au style austère et monochromatique du cubisme. Fernand Léger est également associé à l'orphisme, qui se caractérise par l'utilisation de couleurs vives et de formes géométriques.
Fritz Brandtner, s'installant à Montréal en 1934, devient le précurseur du cubisme au Québec. En 1936, il expose ses œuvres, marquant ainsi le début de l'influence cubiste dans la scène artistique québécoise.
Umberto Boccioni, Unique Forms of Continuity in Space, 1913, Met Museum, CC0
Giacomo Balla, Dynamism of a Dog on a Leash, 1912, Buffalo AKG, CC0
Le futurisme, un mouvement artistique du début du XXe siècle, célèbre la vitesse, la technologie et les machines. Il trouve son inspiration dans les multiples points de vue du cubisme, mais se distingue par son enthousiasme pour le dynamisme de la vie moderne.
La principale contribution du futurisme réside dans son introduction du mouvement dans la toile, traduisant l'énergie et la vitesse de l'époque. Les artistes futuristes cherchent à capturer la sensation de mouvement et à lier la beauté artistique au progrès scientifique et technologique.
Leur approche audacieuse et avant-gardiste a eu un impact significatif sur l'évolution de l'art au cours du XXe siècle, influençant d'autres mouvements artistiques et incarnant l'esprit de la modernité.